« L’Ordre économique naturel », un livre de 656 pages, publié en 1911 et écrit par Silvio Gesell est l’une des œuvres phares en économie. Silvio Gesell, un économiste, marchand et fondateur germano-argentin de l’économie libre, un modèle économique de socialisme de marché, partage des idées révolutionnaires, à commencer par la dénonciation des rentes. Que doit-on retenir aujourd’hui de cette œuvre ?
« L’Ordre économique naturel » défend la nationalisation des terres
Dans son livre « L’Ordre économique naturel », Silvio Gesell qui était un critique radical de l’économie planifiée, de l’État central socialiste et de leurs théories et idéologies légitimées, base son œuvre sur la dénonciation des rentes. Cette œuvre se rapproche du livre « Unto this last » de John Ruskin, qui dénonce aussi un modèle économique.
Silvio Gesell parle, dans « l’Ordre économique naturel » de la « nationalisation des terres » et propose de déléguer la gestion des terres aux femmes. Considérant que cette rente s’accroît avec la population, il incombe aux femmes de faire face à cette responsabilité. L’auteur évoque la nécessité de privilégier la circulation de la monnaie en pénalisant sa thésaurisation : action de laisser son argent en dehors du circuit économique.
Quel est le principe de la « monnaie fondante » pensée par Silvio Gesell ?
Dans « L’Ordre économique naturel », Silvio Gesell nous parle du principe de « monnaie fondante », mais de quoi s’agit-il ? L’économiste allemand Silvio Gesell a dénoncé les effets déflationnistes de la thésaurisation. Il a donc défendu le principe d’une monnaie en fusion ou monnaie fondante.
Il s’agit d’un système dans lequel l’argent qui n’était pas dépensé – sur une longue période de temps – était taxé pour être réinjecté dans l’économie réelle. La théorie de Silvio Gesell, détaillée dans son ouvrage « L’Ordre économique naturel », publiée pendant la Grande Guerre, s’est répandue à l’époque au monde entier.
« L’Ordre économique naturel » à l’origine d’une théorie extraordinaire
« L’Ordre économique naturel » de Silvio Gesell est considéré comme l’un des trésors de théories extraordinaires dans l’histoire de la monétique. Cet auteur autodidacte, dont les théories ont suscité l’admiration même des économistes les plus renommés tels que Keynes et Fisher, devrait avoir son nom écrit en grand dans l’Histoire de la pensée économique. L’auteur a proposé d’en finir avec le capitalisme financier. On entend par là : possibilité pour ceux qui thésaurisent des capitaux de s’enrichir en dormant. Gesell a inspiré un mouvement mondial qui croit que :
- l’argent ne doit pas être accumulé comme une fin en soi ;
- l’argent doit passer par un processus de production et de vente ;
- l’argent doit être placé dans une denrée périssable.
Inciter les consommateurs à dépenser leur argent
Pour inciter les personnes à ne plus amasser leur argent et à le dépenser, Gesell a proposé une dépréciation d’un millième par semaine, ce qui correspond à 5,2 % par an. La dépréciation aurait été organisée sous forme d’estampage sur les billets, afin de réduire leur valeur faciale.
Le consommateur est donc incité à dépenser rapidement, car le billet perd régulièrement de la valeur, s’il n’est pas dépensé. Si le porteur souhaite le conserver, il doit acheter et coller des timbres supplémentaires sur le billet afin que ce dernier conserve son pouvoir d’achat. Avec sa théorie, Gesell pensait que cela permettrait à l’argent de circuler dans le système, empêchant de futures dépressions et augmentant la prospérité économique.