L’art de l’écriture, en France comme ailleurs, a été le théâtre de bien des étranges pratiques. De Proust à Balzac, chaque auteur a ses rituels et son univers singulier. Certains attirent l’attention par leurs habitudes d’écriture insolites, qu’il nous plait aujourd’hui de dévoiler. Nous vous invitons donc à découvrir ces anecdotes inédites qui ont marqué l’histoire littéraire et qui témoignent de la beauté de la création.
- 1 L’écriture prostrée de Marcel Proust
- 2 Les grandes veillées de Balzac
- 3 Les rituels d’écriture de Victor Hugo
- 4 Flaubert et son perroquet
- 5 Les manies d’écriture des écrivains contemporains
- 6 Charles Dickens et sa précieuse boussole
- 7 Marguerite Duras, la création littéraire et le whisky
- 8 Habitudes insolites d’écrivains, entre singularité et génie
L’écriture prostrée de Marcel Proust
La vie d’écrivain n’est pas toujours un fleuve tranquille. Pour Marcel Proust, célèbre auteur du XXème siècle, elle prenait place dans une chambre obscurcie. En effet, ce grand nom de la littérature française avait l’habitude d’écrire en position allongée, emmitouflé dans sa couette, le plus souvent la nuit. Sa chambre était tapissée de liège pour atténuer le bruit extérieur et lui permettre de se concentrer sur son oeuvre.
Le saviez-vous ? Proust avait également une passion pour les madeleines, une petite pâtisserie qu’il décrivait avec amour dans son roman « À la recherche du temps perdu ».
Les grandes veillées de Balzac
Honoré de Balzac, un autre grand nom de la littérature française, avait lui aussi des habitudes d’écriture pour le moins originales. L’auteur de la « Comédie Humaine » avait une préférence marquée pour les heures nocturnes. Il se levait souvent vers minuit et écrivait jusqu’à l’aube, se sustentant de café noir pour rester éveillé.
Il se raconte que Balzac tenait un agenda strict de son écriture, établissant des plans détaillés de ses romans et gardant une correspondance riche avec ses éditeurs et amis. Ce rythme de travail intense aurait d’ailleurs joué un rôle dans sa mort prématurée à l’âge de 51 ans.
Les rituels d’écriture de Victor Hugo
Les habitudes d’écriture de Victor Hugo étaient tout aussi uniques. L’auteur des « Misérables » et de « Notre-Dame de Paris » avait une préférence pour l’écriture matinale. Il se levait souvent avant l’aube et commençait à écrire dès qu’il avait terminé son café. Hugo avait l’habitude de rester debout pour écrire, utilisant une grande table comme bureau.
Une anecdote amusante raconte que lorsqu’il travaillait sur « Notre-Dame de Paris », Hugo avait demandé à son domestique de lui retirer tous ses vêtements pour qu’il ne puisse pas quitter sa maison et soit obligé de rester à écrire.
Flaubert et son perroquet
Enfin, comment ne pas mentionner Gustave Flaubert et son fidèle compagnon, son perroquet. L’auteur de « Madame Bovary » avait l’habitude de lire à voix haute ses textes à son volatile. Il prétendait d’ailleurs que c’était le meilleur moyen de s’assurer du rythme et de la musicalité de ses phrases.
Flaubert avait également une habitude d’écriture bien particulière : il lui arrivait de passer des journées entières à peaufiner une seule phrase, cherchant inlassablement le mot juste. Une précision d’orfèvre qui a grandement contribué à son succès.
Les manies d’écriture des écrivains contemporains
Écrivain | Habitude d’Écriture Insolite | Œuvre Notable |
---|---|---|
Victor Hugo | Écrivait nu, pour éviter la tentation de quitter son bureau avant d’avoir fini de travailler. | « Les Misérables » |
Truman Capote | Préférait écrire allongé, avec un café le matin et un martini l’après-midi. | « De sang-froid » |
Ernest Hemingway | Écrivait debout, utilisant une machine à écrire posée sur un pupitre de hauteur. | « Le Vieil Homme et la Mer » |
Agatha Christie | Imaginait ses intrigues dans sa baignoire tout en mangeant des pommes. | « Le Meurtre de Roger Ackroyd » |
Friedrich Schiller | Gardait des pommes pourries dans son bureau, affirmant que l’odeur stimulait sa créativité. | « Guillaume Tell » |
Maya Angelou | Louait une chambre d’hôtel locale pour écrire, s’isolant de 7h à 14h chaque jour. | « Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage » |
Franz Kafka | Écrivait la nuit, de 23 heures jusqu’à l’aube, préférant le silence et la solitude. | « La Métamorphose » |
Virginia Woolf | Utilisait un bureau sur pied conçu spécifiquement pour elle, lui permettant d’écrire debout. | « Mrs Dalloway » |
Si les grands noms de la littérature du XIXème siècle avaient des habitudes d’écriture insolites, les écrivains contemporains ne sont pas en reste. Certains ont des rituels bien à eux, comme utiliser une machine à écrire au lieu d’un ordinateur, écrire seulement avec un certain type de stylo ou encore écrire debout pour éviter les maux de dos.
L’écrivain américain Ernest Hemingway par exemple, était connu pour écrire debout, estimant que cela favorisait sa créativité. L’auteur français Michel Houellebecq, quant à lui, trouve l’inspiration dans la solitude et le silence, préférant écrire loin de l’agitation des villes.
En fin de compte, les habitudes d’écriture sont aussi variées et uniques que les auteurs eux-mêmes. On peut dire que chaque écrivain a sa propre « recette » pour stimuler sa créativité et donner vie à ses œuvres. Une chose est sûre, la littérature est bien une affaire de passion et de mystère !
Charles Dickens et sa précieuse boussole
Le célèbre écrivain britannique du XIXe siècle, Charles Dickens, connu pour ses grands classiques tels que « Oliver Twist » et « Un chant de Noël », avait lui aussi des habitudes d’écriture insolites. Dickens était obsédé par l’ordre et le rangement. Sa table de travail était toujours impeccablement organisée, et chaque objet avait sa place précise. Mais ce qui attirait le plus l’attention, c’était sa boussole.
Dickens ne pouvait pas s’asseoir et écrire à moins que sa table et sa chaise soient orientées vers le nord. Il avait pour habitude de vérifier cette orientation avec sa boussole avant de se lancer dans l’écriture. Selon les histoires insolites qui circulent, il pensait que cette orientation favorisait sa créativité et lui permettait de mieux se concentrer. Une pratique pour le moins originale qui aurait largement contribué à la naissance de ses chefs-d’œuvre.
Marguerite Duras, la création littéraire et le whisky
Marguerite Duras, l’une des figures emblématiques de la littérature française contemporaine, est connue pour son style d’écriture intense et passionné. Auteure de l’émouvant roman « L’Amant », Marguerite Duras avait des habitudes d’écriture bien à elle. Elle déclarait souvent que l’écriture était pour elle un acte physique, presque douloureux.
Pour stimuler cette création littéraire, elle avait pris l’habitude de boire du whisky pendant qu’elle écrivait. Elle prétendait que l’alcool aidait à libérer sa créativité et à éliminer ses inhibitions, lui permettant d’écrire avec plus de liberté et d’intensité. Bien que cette pratique puisse sembler extrême, il est indéniable qu’elle a su produire des œuvres remarquables.
Habitudes insolites d’écrivains, entre singularité et génie
Des petites madeleines de Proust à la boussole de Dickens, en passant par le perroquet de Flaubert et le whisky de Duras, ces histoires insolites d’écrivains nous montrent que l’acte de création peut prendre de multiples formes. Chaque auteur trouve sa propre voie, ses propres rituels pour donner vie à ses œuvres.
Ces anecdotes, pour le moins insolites, témoignent de la complexité et de la richesse du processus de création littéraire. Elles nous rappellent aussi que derrière chaque chef-d’œuvre, il y a un écrivain avec ses manies, ses rituels et sa passion. Et c’est sans doute cette singularité qui fait la beauté de la littérature.
Finalement, ces habitudes d’écriture insolites ne sont-elles pas le parfait reflet de la diversité et de la richesse de la littérature ? Qu’elles soient originales, étranges ou même incongrues, elles témoignent toutes de l’extraordinaire créativité de ces géants de la littérature. Une belle leçon qui nous rappelle que l’art de l’écriture dépasse les règles et les conventions, pour toucher à quelque chose de profondément humain et universel.