« Discours de la servitude volontaire » est un ouvrage classique du philosophe politique du XVIe siècle Étienne de La Boétie, en réponse au Prince de Machiavel. Cet écrivain cherche à répondre à la question de savoir pourquoi les gens se soumettent à la tyrannie du gouvernement. Le livre a été rédigé en latin en 1574. Ce n’est qu’en 1576 qu’il a été traduit en français.
Un réquisitoire contre le pouvoir absolu dans « Discours de la servitude volontaire »
Étienne de La Boétie (1530-1563) était un homme de la Renaissance du sud de la France. Il a consacré l’intégralité de son existence à la poésie, au droit et à la philosophie politique. Dans cette œuvre puissante, « Discours de la servitude volontaire », La Boétie démontre que tous les tyrans ne gouvernent pas par la force, mais bénéficient de l’aide et de la soumission de complices.
Lorsque la soumission est volontaire
Pour l’auteur, les tyrans n’existent que parce que le peuple a perdu tout espoir dans la notion de liberté ou ne l’a jamais connue. Des hommes qui se laissent vivre comme ils sont nés. Ce livre qui date de 1574, écrit par un jeune auteur âgé entre 16 et 18 ans à l’époque, représente aujourd’hui une référence et décrit une réalité que nous vivons en 2023, à une époque où les tyrannies dans le monde sont de plus en plus puissantes, le type de tyrannie que Mahatma Gandhi décrit dans son œuvre « Autobiographie ou mes expériences de vérité ».
L’auteur explique la notion de servitude volontaire en soulignant qu’elle devient une habitude qui s’enracine dans nos pratiques quotidiennes. Les générations ont perpétué cette habitude de servir jusqu’à ce jour.
Critique du « Discours de la servitude volontaire » d’Étienne de La Boétie
L’ouvrage « Discours de la servitude volontaire » d’Étienne de La Boétie a été très salué par la critique. Si vous avez feuilleté ce livre de 53 pages, vous avez certainement constaté qu’il décrypte la psychologie de :
- ceux qui obéissent ;
- ceux qui commandent ;
- ceux qui résistent.
La Boétie répond à la question du pouvoir que possède une personne qui asservit des milliers, voire des millions de personnes. Ce qu’il faut retenir de ce court recueil :
- la tyrannie est volontaire ;
- il suffit que les personnes refusent de consentir à leur propre asservissement ;
- la résistance non violente et la désobéissance civile sont le meilleur recours pour faire face à la tyrannie.
Pourquoi la servitude volontaire est-elle un vice plutôt qu’une vertu ?
Étienne de La Boétie explique dans son ouvrage « Discours de la servitude volontaire » que la servitude est un vice et non une vertu. Selon lui, la servitude va contre la nature de chaque humain. L’homme, étant né avec une capacité de raisonner indépendante et un pouvoir de se cultiver, doit mériter une indépendance innée. Même chez les animaux inférieurs, il y a un besoin fort et naturel de liberté. Les animaux qui ont goûté à la liberté résistent au piégeage, bien que cela puisse leur coûter la vie.
Comment détruire un tyran d’après La Boétie ?
Dans « Discours de la servitude volontaire », La Boétie affirme que la liberté de l’homme exige de tuer le tyran. Cependant, de quelle façon le tuer ? Pour l’auteur, « tuer » est utilisé au sens figuré. La manière de « tuer » un tyran est de détruire son pouvoir par une résistance non violente. Les idées de La Boétie n’ont donc jamais soutenu la violence ou prôné une résistance sanglante. Il nous invite tous à une introspection intérieure et à une remise en question nécessaire.